Le printemps arrive. Les allergies aux pollens aussi. Et c’est le retour de Lady Dataaaaatchoum… à Tours ! Il était temps que je me remette en selle sur des projets data perso. Désormais tourangelle, j’ai répliqué sur ma nouvelle ville le travail effectué à Paris sur les arbres et leur potentiel allergique.
Deux ans et demi après mon arrivée à Tours, il est (grand) temps que je mette le nez dans les données publiques offertes par la ville et la métropole… Comme on a tous nos obsessions, j’ai opté pour la base concernant les arbres, comme je l’avais fait pour Paris il y a (fort fort) longtemps. La base sur les aménagements cyclables me fait de l’œil, mais ce sera pour une prochaine fois ! Les données tourangelles ont été mises à jour début mars 2024. Pile à temps pour la saison des allergies aux pollens. Ne reste plus qu’à capitaliser sur mon travail parisien, identifier les familles et espèces végétales, croiser cette base avec les informations sur le potentiel allergisant des arbres, d’après le RNSA. Et tadaaaam !
Les arbres coupables et les autres
39 % des 20 117 arbres recensés sont innocents. Ce qui veut aussi dire que deux tiers des arbres de Tours sont potentiellement irritants. 25 % présentent même un potentiel allergisant « fort », d’après le classement du RNSA. Il s’agit des platanes, frênes et autres charmes. Contrairement à la base de données parisienne, celle-ci ne fournit pas l’année de plantation. Il est donc impossible de vérifier si Tours veille à remplacer les espèces allergisantes par d’autres, ou tente de panacher les plantations récentes. Par ailleurs, avec quelque 20 000 entrées, la base reste très partielle, dans la mesure où le maire EELV Emmanuel Denis revendique 30 000 arbres ou arbustes plantés depuis le début de son mandat en 2020 (source France Bleu).
Fun fact : je suis allergique au bouleau mais pas au Nutella
Le principal coupable : le platane, dont les villes restent friandes. La base en dénombre 1 909 à Tours. Plus nombreux encore, les 2 530 tilleuls et 2 327 érables n’arrangent pas les choses, mais leur potentiel allergisant est moins redoutable. Ci-dessous, vous pouvez filtrer les « familles » qui vous font éternuer. Dans mon cas, ce sont les bétulacées. Plus classe que dire que je suis « allergique au bouleau » (dites-le à haute voix). Pour la petite histoire, j’ai récemment retrouvé ma fiche de test chez l’allergologue. J’ai la preuve écrite qu’on m’a testée au Nutella (parce que noisetier –> noisettes –> Nutella, logique). Mais que je peux en manger en toute sécurité. Ouf.
Aaatchoum au parc des Prébendes
Pour les Tourangeaux dans la place, côté secteurs, c’est le quartier du Vieux Tours qui est le plus susceptible d’être problématique, avec 38 % d’arbres au potentiel fort et un total de 75 % d’arbres sources d’allergies. Faites attention à vos narines sur les places et les mails (85 % d’arbres au potentiel allergisant non nul). Ces résultats sont sans doute boostés par les centaines de platanes qui bordent les grands axes, comme les boulevards Béranger et Heurteloup, ou sur les quais de Loire.
Globalement, les enfants sont plus préservés des espèces au potentiel allergisant fort. On compte « seulement » 13 % de ces arbres dans les cours de récréation ou aux abords des écoles (contre 43 % sur les places et les mails). Les récents efforts de végétalisation des cours de récréation ont peut-être influé sur ces résultats, avec la plantation récente d’espèces plus neutres. Espérons le, en tout cas…
La carte des rues à éviter, mois par mois
Si vous ne voyez pas les marronniers de l’avenue de la Tranchée ou les féviers de l’avenue Thiers sur la carte qui suit, c’est normal. Je me suis concentrée sur les arbres à problème. Oui, stigmatisons-les, allons-y à fond ! Toutes mes excuses aux arbres qui ne causent aucun trouble du type yeux-rouges-et-gorge-qui-gratte, on les aime tout de même. Si vous zoomez sur le haut de la rue Nationale, au niveau de la station de tram Porte de Loire, vous verrez les 19 chênes lombards qui ont été récemment plantés par la municipalité. Une essence « adaptée à l’évolution du climat », vante la mairie. On s’en réjouit, bien que cette espèce présente un potentiel allergisant « modéré ».
Utilisez les filtres pour choisir un mois plus problématique (au hasard : avril !) et/ou une famille d’arbres à laquelle vous êtes sensibles.
Dans les coulisses
Je suis contente de revenir ici, même si c’est avec une « réplique » de mon précédent travail sur les arbres parisiens, cette fois à Tours. Capitalisons sur nos forces ! J’avais commencé à préparer cette déclinaison à Tours début 2023. Mais des soucis de santé m’ont tenue loin d’Excel, Tableau et autres joujoux numériques pendant quelques mois. La base comptait alors quelque 18 000 entrées, une mise à jour en a ajouté 2 000 début mars 2024. J’ai repassé la petite moulinette bien connue des datajournalistes (à base de recherchev, de concatener et autres tableaux croisés dynamiques) pour enrichir ces nouvelles entrées. Une mise à jour des extraits de données sur Tableau, définitivement mon outil de prédilection, et le tour est joué !